Du 4 au 15 juin, les regards seront braqués sur Mangaung, en Afrique du Sud, où se tiendra la 24e édition de la COSAFA Cup. Le Free State Stadium et le Dr Petrus Molemela Stadium – deux enceintes mythiques du Mondial 2010 – accueilleront les affrontements de cette compétition qui réunit quatorze nations. Si l’Afrique du Sud, la Zambie ou encore le Zimbabwe sont des habitués du tournoi, la participation du Maroc constitue une nouveauté de taille.
Engagé avec sa sélection A’ (joueurs évoluant dans le championnat national), le Royaume chérifien profite de cette opportunité pour peaufiner sa préparation au prochain Championnat d’Afrique des Nations (CHAN), prévu en août. Pendant ce temps, l’équipe A disputera deux matchs amicaux face au Bénin et à la Tunisie. Un double front qui reflète la profondeur et l’ambition du football marocain.
Un groupe C à la fois resserré et relevé
Le tirage au sort a placé le Maroc dans un groupe C qui ne compte que trois équipes – tout comme le groupe D –, contrairement aux poules A et B qui en rassemblent quatre. Cette configuration implique une pression maximale : seuls les premiers de chaque groupe accèderont aux demi-finales. Le vainqueur du groupe C affrontera celui du groupe B.
Face aux Marocains, Madagascar comptera sur ses Barea A’, emmenés par le sélectionneur Romuald “Rôrô” Rakotondrabe. « Il faut bien travailler et prendre au sérieux la préparation. Toutes les équipes sont à ne pas sous-estimer », a-t-il déclaré à la presse locale. Troisièmes de la COSAFA en 2015, les Malgaches espèrent franchir un nouveau cap, tout en se préparant eux aussi pour le CHAN. De son côté, l’Eswatini, 155e au classement FIFA, tentera de jouer les trouble-fêtes, fort d’un passé honorable dans cette compétition avec quatre demi-finales à son actif.
Le Maroc, favori incontesté ?
Douzième nation mondiale au dernier classement FIFA, le Maroc arrive avec le statut de géant du continent. Sa quatrième place historique au Mondial 2022 continue de résonner, et sa participation à une compétition régionale comme la COSAFA témoigne de son engagement à valoriser l’ensemble de ses sélections nationales.
Mais cette présence pourrait aussi rebattre les cartes : en tant que favori, le Maroc devra assumer son rang dans un format resserré où l’erreur ne pardonne pas. L’occasion est belle pour les jeunes talents de la Botola Pro de briller sur la scène continentale et d’affirmer les ambitions d’un pays qui ne cesse d’élargir son influence footballistique, y compris en dehors de sa zone traditionnelle nord-africaine.
Au-delà du terrain, la participation marocaine à la COSAFA Cup s’inscrit dans une dynamique diplomatique plus large. Depuis plusieurs années, le Royaume renforce ses liens avec les pays d’Afrique subsaharienne, y compris dans le domaine sportif. En intégrant une compétition sud-africaine, le Maroc confirme sa volonté de bâtir des ponts sur le continent et d’étendre son soft power par le sport.
En juin, c’est donc une COSAFA Cup inédite qui s’annonce, marquée par la présence d’un invité de prestige. Pour le Maroc, c’est l’heure de relever un nouveau défi, loin de ses repères habituels, mais fidèle à ses ambitions. Dans le groupe C, les Lions de l’Atlas sont attendus au tournant. Et tout le continent, du nord au sud, observera leur performance avec attention.